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Apporter de l'espoir et du courage : Luziviminda, travailleuse domestique et organisatrice au Koweït

Par IDWFED Dernière modification 20/06/2020 00:00

 

Koweït -

Je m'appelle Luziviminda et je suis originaire des Philippines. J'ai 30 ans et je suis mère célibataire de 3 enfants. Je travaille actuellement comme travailleuse domestique dans l'État du Koweït. Je suis également la fille aînée d'une famille de 8 enfants qui vivent actuellement dans un logement temporaire pour réfugiés à Zamboanga City, aux Philippines.

J'ai été forcée de quitter mon pays pour subvenir aux besoins de mes 3 enfants et fournir des médicaments à ma mère âgée. Ne pouvant pas trouver de travail chez nous parce que je ne suis pas titulaire d'un diplôme universitaire, j'ai décidé de travailler comme travailleuse domestique au Koweït, et ce depuis 2014.

L'adaptation à la vie au Koweït a été difficile ; j'ai dû m'adapter à une culture, une langue et un mode de vie nouveaux et très différents. Je suis reconnaissante d'avoir eu la chance d'être employée par une bonne famille. Je reçois mon salaire mensuel, j'ai des jours de repos hebdomadaires, j'ai un endroit décent où me loger, mes besoins de base sont satisfaits et en plus, ils sont gentils avec moi.

Grâce à un ami et aux médias sociaux, j'ai été présenté à l'association des travailleurs domestiques de Sandigan Koweït (SKDWA). J'y ai appris le combat que mènent beaucoup de mes collègues domestiques et j'ai vu que beaucoup d'entre eux/elles n'ont pas autant de chance que moi. De nombreux droits des travailleurs domestiques sont violés non seulement en tant qu'êtres humains, mais plus particulièrement en tant que femmes. C'est pourquoi j'ai décidé de devenir membre de la SKDWA en 2018 et pourquoi je participe avec eux à des sessions de formation et à des séminaires. Je veux être une conseillère pour ceux qui en ont besoin et être aussi leur porte-parole. Je veux apporter de l'espoir et du courage à mes collègues en refusant la violence et les mauvais traitements. 

En raison de la pandémie COVID-19 en cours, le Koweït s’est mis en quarantaine. Cela a eu un effet négatif sur les travailleurs migrants, car les entreprises, les centres commerciaux, les bureaux, les écoles, les installations de divertissement, les magasins et les bâtiments gouvernementaux ont tous été fermés. Certains travailleurs domestiques ont perdu leur revenu depuis qu'ils ne travaillent plus, tandis que d'autres, qui vivent avec leur employeur, sont confrontés à des conditions difficiles, telles qu'un travail non rémunéré et aucun jour de repos. De plus, les masques, les gants et les désinfectants sont devenus très importants mais n'ont pas été fournis à tous les travailleurs domestiques.

Au sein de la SKDWA, j'ai trouvé un endroit où je peux me sentir chez moi et comprendre mes droits en tant que travailleur domestique. Je crois que même si individuellement, les travailleurs domestiques ne peuvent pas faire grand-chose, collectivement, nous pouvons aboutir à quelque chose de plus grand. Notre but est d'unir les travailleurs pour parler d'une seule voix et former un mouvement parce qu'ensemble, nous sommes plus forts !